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Reformulation des règles de sécurité relatives aux interventions sur les installations ferroviaires en Suisse

L’une des règles de sécurité suisses relatives aux interventions sur les installations ferroviaires a été reformulée. Le changement le plus important est que, jusqu’à présent, il était dit que les forces d’intervention ne pouvaient pas intervenir dans la zone de danger tant que le «trafic» n’était pas interrompu. Désormais, la formulation stipule que les voies ferrées doivent être barrées. Le présent article explicite cette nouvelle règle de sécurité valable pour la Suisse, explique les raisons de ce changement et prodigue des conseils pour sa mise en œuvre.

En Suisse, les règles de sécurité constituent l’un des éléments de base obligatoires de la formation


Les règles de sécurité destinées aux forces d’intervention des sapeurs-pompiers font partie intégrante de la doctrine d’intervention suisse dans les tunnels ferroviaires. Cette dernière a été développée par l’Equipe didactique et développement (EDD) de l’International Fire Academy en collaboration avec des sapeurs-pompiers et des représentants des compagnies de chemins de fer et a été approuvée par la Conférence suisse des inspecteurs des sapeurs-pompiers en tant que l’une des bases obligatoires de la formation. Dans la pratique, il s’est avéré que l’une de ces règles de sécurité pouvait être mal comprise, raison pour laquelle l’EDD l’a reformulée.

De «trafic interrompu» à «voie(s) interdite(s)»


Jusqu’à présent, les règles de sécurité mentionnaient trois conditions à remplir pour pouvoir travailler dans la zone de danger (voir illustration) des voies ferrées et des tunnels ferroviaires, à savoir:

  • trafic interrompu;
  • ligne de contact mise hors tension;
  • ligne de contact mise à terre.

Désormais, ces conditions sont:

  • voie(s) interdite(s);
  • ligne(s) de contact mise(s) hors tension;
  • ligne(s) de contact mise(s) à terre des deux côtés du lieu de l’intervention.

Le pluriel «voie(s)» ou «ligne(s) de contact» indique explicitement que plusieurs voies et donc plusieurs lignes de contact peuvent être concernées. Le fait que la ou les ligne(s) de contact les doivent être mis à terre deux côtés du lieu d’intervention était déjà valable jusqu’à présent, mais la nouvelle formulation le souligne désormais explicitement.

«Voie(s) interdite(s)» ne signifie pas absence de danger

Dans la pratique, l’expression «trafic interrompu» peut donner lieu à des malentendus car, d’une part, l’expression «trafic interrompu» n’est pas un état d’exploitation défini en tant que tel dans le trafic ferroviaire suisse et, d’autre part, la formulation peut être comprise comme signifiant qu’aucun véhicule ferroviaire circulant n’est attendu sur le tronçon impacté. Mais cela est faux: en effet, des véhicules d’intervention tels que les trains d’extinction et de sauvetage peuvent circuler à tout moment sur les voies concernées. La situation correspond à celle des interventions dans le domaine routier: même si par exemple une route a été interdite à la circulation par la police, différents véhicules peuvent encore y accéder et la parcourir à tout moment.

Il est recommandé de parler clairement!


Derrière cette reformulation se cache un problème d’ordre général. En effet, le système «exploitation ferroviaire» a développé sa propre terminologie technique. Si la signification exacte des différents termes est connue au sein du système, bon nombre de ces termes sont par contre étrangers au système «sapeur-pompier», ce qui peut entraîner des malentendus qui peuvent être lourds de conséquences. C’est pour cette raison que l’EDD recommande à toutes les personnes concernées par ce type d’intervention de parler clairement, c’est-à-dire de demander par exemple au chef d’intervention du domaine ferroviaire ce que signifie exactement «voies interdites» dans la situation concrète vécue et de communiquer ensuite cette signification à leurs propres forces d’intervention, par exemple en transmettant le message suivant: «Attention, dans la zone de danger, il faut s’attendre à la présence de véhicules d’intervention circulant lentement!».

Les formulations diffèrent en Allemagne et en Autriche


Il est à noter que la nouvelle formulation ne s’applique qu’au trafic ferroviaire suisse. Pour ce qui concerne la Deutsche Bahn, on utilise la formulation «arrêt du trafic». Dans le domaine des chemins de fer autrichiens, on utilise des termes tels que «trafic» et «état de fonctionnement». Ici aussi, l’International Fire Academy recommande de toujours parler clairement pour éviter les malentendus. Il ne faut en effet pas attendre des sapeurs-pompiers qu’ils connaissent la signification exacte des termes utilisés dans le domaine ferroviaire, raison pour laquelle il est toujours prudent de demander des éclaircissements aux collègues des chemins de fer.

Le manuel technique «La défense incendie dans les tunnels ferroviaires» dispense des connaissances relatives à ce domaine spécifique

Notre manuel technique «La défense incendie dans les tunnels ferroviaires» expose non seulement la doctrine d’intervention dans les tunnels avec ses tactiques et techniques, mais dispense également des connaissances de base et des termes techniques relatifs aux installations ferroviaires et au trafic ferroviaire. Les informations textuelles sont par ailleurs largement complétées par des illustrations (voir ci-dessus) et de nombreuses photos. Ainsi, cet ouvrage fournit à toutes les forces d’intervention des informations pertinentes pour l’intervention et des images faciles à retenir et qui peuvent servir d’orientation lors d’interventions sur des installations ferroviaires.

Apprenez-en plus ...


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