L’International Fire Academy enseigne que, lorsqu’un véhicule ferroviaire s’approche du lieu de l’intervention, il faut faire un signe de la main au pilote de la locomotive. Les participants aux cours nous demandent régulièrement si cela est vraiment nécessaire, raison pour laquelle nous avons posé la question directement à un pilote de locomotive des Chemins de fer fédéraux suisses SA (CFF), lequel nous a répondu: «Oui, c’est extrêmement important. Cela nous aide beaucoup!». Découvrez pourquoi dans le présent article.
«Je t’ai vu!»
L’une des règles de sécurité les plus importantes pour les interventions sur les voies ferrées est de ne travailler dans la zone de danger qu’après l’interruption totale du trafic. Mais, même à ce moment-là, il faut toujours s’attendre à un trafic résiduel lié à l’intervention en cours, dû par exemple à la circulation des trains d’extinction et de sauvetage à moteur diesel, à des locomotives de manœuvre engagées pour déplacer des véhicules ferroviaires ou à des véhicules de chantier tels que des grues. Si les forces d’intervention voient arriver de tels véhicules ferroviaires, elles doivent établir un contact visuel avec le pilote de la locomotive et lui faire un signe de la main pour lui indiquer «Je t’ai vu». Il en va de même, par exemple, lorsque ceux-ci se rendent dans les places de secours situées sur les voies, juste avant les portails.
Ce n’est pas un acte de politesse
Le signe de la main adressé au pilote de la locomotive n’est toutefois pas un acte de politesse ni un salut amical. «Il s’inscrit dans le contexte de la sécurité et est de ce fait rendu obligatoire en Suisse pour tous les collaborateurs travaillant sur les voies», explique Damiano Fattini qui est pilote de locomotive aux CFF et conduit, outre des trains de voyageurs, également des trains d’extinction et de sauvetage (TES). «Si je pense que la personne qui se trouve sur les voies est mise en danger par mon convoi, je dois alors, en fonction de la situation, activer un freinage d’urgence.» Les passagers du train pourraient alors être projetés vers l’avant et subir de graves blessures. «Par contre, si la personne qui se trouve sur les voies me fait un signe de la main, je peux alors supposer qu’elle adoptera un comportement correct du point de vue sécuritaire.»
Rester immobile, garder ses distances, observer
Mais quel est donc le «comportement correct» à adopter? Damiano Fattini l’explique:
- il faut conserver une distance de sécurité ce qui – selon les règles de sécurité en vigueur en Suisse– implique qu’il faut se positionner à au moins 1,5 mètre des voies;
- il faut s’arrêter de marcher pour éviter de trébucher;
- il faut observer le convoi ferroviaire qui arrive, par exemple parce qu’une bâche partiellement détachée d’un camion chargé sur le train pourrait flotter au vent et toucher et blesser des personnes proches de la voie;
- il faut attendre que le convoi ferroviaire soit passé.
Et si les collègues qui sont sur les voies n’adoptent pas ce comportement? «Alors nous actionnons le sifflet du train et la personne concernée doit clairement réagir au plus tard à ce moment-là. Si elle ne le fait pas, elle se met en danger et met en danger les gens qui sont dans le train ou les forces d’intervention du TES!», avertit Damiano Fattini, qui lance un appel: «Communiquez avec nous. Nous nous sentirons alors beaucoup mieux!»
Lors de l’élaboration de ces règles, l’Equipe didactique et développement est partie du principe que les sapeurs-pompiers n’interviennent sur les installations ferroviaires qu’accompagnés par des représentants du gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire concernée et qui connaissent bien le sujet et les lieux.
Le signe de la main adressé aux pilotes de locomotive se veut en principe être une contribution à la sécurité. Les forces d’intervention devraient également s’en souvenir lorsqu’elles se préparent à intervenir à proximité des voies et avant l’arrivée des représentants du gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire concernée.