Les participants aux cours posent régulièrement la question de savoir si le refroidissement de la structure est réellement nécessaire lors d'interventions en cas d'incendie dans des tunnels routiers et ferroviaires. Notre équipe Didactique et développement s'est donc penchée une nouvelle fois sur cette question et arrive à la conclusion suivante: le refroidissement de la structure constitue une option et non pas une obligation. Mais, en cas de doute, il faut toujours procéder à un refroidissement pour protéger les forces d'intervention. Dans le présent article, nous expliquons les raisons de cette prise de position.
Un grand danger pour les forces d'intervention
Même en cas de températures très élevées générées par les incendies, il ne faut pas craindre qu'un tunnel excavé s'effondre de lui-même. Il faut cependant toujours s'attendre à des écaillements ou à des éclatement du béton provoqués par la chaleur. Si un tunnel est équipé de faux-plafonds ou de revêtements muraux, ceux-ci peuvent même s'effondrer dans des cas extrêmes. Des membres forces d'intervention peuvent alors être gravement blessés, voire tués. La prudence est donc de mise.
Le refroidissement réduit les risques
Afin de réduire les risques encourus par les forces d'intervention, l'International Fire Academy recommande, à l'approche d'un véhicule en feu, de refroidir son environnement immédiat en conservant une distance de sécurité avant de pénétrer dans la zone proche du foyer d'incendie. Il faut en particulier refroidir le plafond et aux parois ainsi que les autres véhicules qui se trouvent à proximité du foyer. Cela permet également de réduire la propagation de l'incendie et le rayonnement thermique émis par les éléments chauffés, et donc la charge thermique supportée par les forces d'intervention.
Dommages causés par le refroidissement de la structure
Dans certaines circonstances, les mesures de refroidissement peuvent provoquer des dégâts aux structures de l’ouvrage en raison du «trempage» subi par des éléments de construction chauffés. Du point de vue de la sécurité des forces d'intervention, de tels dommages matériels «provoqués» représentent toutefois un moindre mal par rapport aux risques de blessures encourus par les sapeurs-pompiers. Dans le cas idéal, seuls les morceaux de béton déjà fissurés et qui menacent de s'effondrer se détachent alors du plafond.
Le refroidissement de la structure est une option, pas une obligation
Dans de rares cas, il se peut qu'un refroidissement de la structure ne soit pas nécessaire, par exemple en présence cas d'un incendie en phase naissante. Dans les conditions d'intervention prévues (fumée, mauvaise visibilité, pression temporelle élevée), il est généralement très difficile d'évaluer rapidement et de manière fiable si un refroidissement de la structure est nécessaire ou non raison pour laquelle, en cas de doute, l'International Fire Academy recommande de procéder à un refroidissement.
Dans certains cas, il peut y avoir des directives spéciales
Cette règle générale comporte toutefois également des exceptions: dans certains cas, il est en effet envisageable que le refroidissement de la structure de certains tunnels puisse entraîner des dommages évitables à ces ouvrages. Cela ne peut toutefois être évalué au préalable que par les gestionnaires de l'infrastructure, et non par les forces d'intervention engagées. Il convient de ce fait de décider d’appliquer d'une procédure différente de la procédure habituelle – et donc de tenir compte de la sécurité des forces d'intervention– déjà lors de la préparation de l'intervention et de la documenter en conséquence dans le plan d'intervention.