Pour décider de ce qu'ils doivent faire en cas d'incendie survenant dans un tunnel, les usagers de l’ouvrage en question ont besoin d'informations. Toutefois, lorsqu'ils sont bloqués dans un bouchon à une certaine distance de l'événement en question, ils ne peuvent généralement pas évaluer la situation par eux-mêmes. Ils ont donc besoin d'informations, raison pour laquelle les usagers des tunnels se réfèrent souvent aux autres. Et cela peut avoir des effets positifs aussi bien que négatifs.
Les groupes se comportent différemment des individus
La présence de plusieurs personnes dans un même véhicule peut déjà prolonger le temps de réaction aux signaux d'avertissement. Il a en effet été constaté que dans les groupes, comme par exemple les familles, on s'attend généralement à ce que tous les membres du groupe adoptent le même comportement. Les groupes peuvent donc prendre plus de temps pour se former et se coordonner. Ils attendent également souvent des signes clairs de danger avant de décider de fuir. De plus, lors de la fuite, c'est généralement la personne la plus lente qui impose son rythme.
En groupe, on se sent moins en danger
Des groupes peuvent également se former lorsque des personnes sortent de leurs véhicules. Les usagers du tunnel observent alors ensemble la situation. Cela peut avoir pour effet que chacun d'entre eux se sente personnellement moins concerné, induisant ainsi une sous-estimation du danger.
La première personne qui se comporte différemment des autres peut faire une grande différence
Lorsqu’une annonce diffusée dans un tunnel invite les automobilistes à quitter leurs véhicules, ceux-ci commencent par observer les autres usagers de l’ouvrage. Si personne ne quitte son véhicule, les individus se sentent alors mutuellement confirmés dans leur passivité. Par contre, si une personne sort de sa voiture et se dirige vers une sortie de secours, il y a de fortes chances que d'autres la suivent. Cela signifie que l'action d'une seule personne peut exercer une influence considérable sur le comportement de fuite dans un tunnel.
Tout comportement peut trouver des adeptes prêts à l’adopter - même un comportement erroné
Il est à noter qu’un comportement passif n'est pas le seul à avoir un impact négatif. Un individu qui emprunte une voie d'évacuation inappropriée peut également inciter d’autres personnes à le suivre. Par ailleurs, des personnes qui quittent une zone sûre pour aller à la rencontre des individus qui fuient peuvent irriter ces derniers. Une fois de plus, il est clair que, pour les usagers du tunnel, un incendie survenant dans l’ouvrage constitue un événement inhabituel auquel ils doivent réagir en adoptant un comportement totalement nouveau. C'est pour cette raison que l'insécurité est une conséquence normale découlant d’événements inhabituels, tout comme le fait d’orienter son propre comportement sur celui d'autres personnes.
L’encadrement peut être d’une importance cruciale
Des expériences ont montré que les usagers des tunnels abandonnent plus rapidement leurs véhicules et que davantage de personnes se rendent aux sorties de secours lorsqu'elles y sont invitées par des annonces. Les sapeurs-pompiers peuvent également prendre le relais et donner des instructions claires destinées à accélérer l'évacuation et à rassurer les personnes.
Les personnes habituées à commander sont généralement capables de diriger les autres, même en cas d'urgence.
Même des individus qui ne sont impliqués que par hasard dans un événement par exemple en tant qu'usagers d’un tunnel peuvent prendre la direction des opérations et aider ainsi de nombreuses personnes à fuir. Cela est particulièrement vrai pour les personnes qui ont l'habitude de commander, par exemple dans le cadre de leurs activités professionnelles ou de bénévolat. Elles peuvent en effet souvent faire appel à un comportement qui leur est familier et le reproduire dans une situation d'urgence.
Pourquoi il vaut la peine de continuer à informer les gens
En cas d’incendie dans un tunnel, il est pratiquement impossible de fournir à tout le monde les moyens de prendre les bonnes décisions. Une réflexion individuelle sera toujours requise. Dans de telles conditions, dans quelle mesure l'information peut-elle faire la différence? Ce qui compte ici, c'est de savoir qu'une seule personne bien informée, qui adopte le bon comportement en cas d'incendie, peut influencer positivement de nombreuses autres personnes. De ce fait, les corps de sapeurs-pompiers qui ont un tunnel sur leur territoire d’intervention devraient présenter régulièrement, par exemple lors de leurs journées portes ouvertes, le comportement à adopter en cas d'incendie ainsi que les installations de sécurité de «leur» tunnel. Ils pourront ainsi peut-être intéresser et sensibiliser la personne susceptible de «faire la différence» en termes de comportement en cas d'incendie survenant dans un tunnel.